NOMADslow.tv à l’honneur dans Ça nous regarde sur Radio-Canada

Montréal, le 8 septembre 2025 — NOMADlife.tv Le mouvement de la télévision lente (slow TV) continue de séduire à travers le monde, et le Québec n’y fait pas exception. Ce matin, l’émission Ça nous regarde, animée par Madeleine Blais-Morin sur les ondes de Radio-Canada, consacrait un segment à cette tendance venue de Scandinavie, désormais adoptée par France Télévisions et popularisée en Europe depuis plus d’une décennie.

Pour l’occasion, le journaliste Vincent Rességuier est revenu sur les origines de ce phénomène, des longs voyages ferroviaires norvégiens aux expérimentations françaises actuelles, avant de souligner qu’au Québec, un pionnier de cette forme de cinéma atmosphérique s’est imposé : NOMADslow.tv.

Fondée par le cinéaste Jason Rodi, la chaîne propose depuis cinq ans plus de 500 heures de contenu original filmé aux quatre coins du monde. Accessible gratuitement sur Roku, Apple TV, Amazon Fire TV et sur la plupart des télévisions connectées, NOMADslow.tv transforme l’écran en fenêtre ouverte sur la beauté du monde, offrant une respiration face au bruit constant des médias traditionnels.

Dans son entrevue, Jason Rodi a expliqué que la télévision lente favorise ce qu’on appelle la fascination douce, un état d’attention diffuse qui, selon des recherches menées dès les années 1980, aide à renforcer la concentration et la présence. Une approche qui, au fil du temps, s’impose comme un antidote précieux à la frénésie de nos vies numériques.

Le prochain programme de NOMADslow.tv mettra en vedette les paysages spectaculaires du Canada, filmés depuis les trains de VIA Rail, dans la continuité de cette exploration méditative. Écoutez l'épisode complet de Ça nous regarde : Épisode du 8 septembre 2025 sur Radio-Canada Écoutez le segment de Vincent Rességuier sur le slow tv :

Lisez la transcription intégrale du segment Le phénomène de la télévision lente de Vincent Rességuier avec Jason Rodi :

Ça nous regarde avec Madeleine Blais-Morin à Radio-Canada

Madeleine Blais-Morin (animatrice)

Je ne sais pas si vous connaissez l’expression anglaise slow TV. Entre nous, on traduit ça par « télévision lente ». On en parle ce soir parce qu’un programme a été lancé aujourd’hui en France par France Télévisions. Des caméras fixes ont été installées au cœur d’une forêt près de Paris, et elles vont filmer la nature pendant 500 heures. L’objectif est notamment de capter la parade nuptiale des cerfs.

J’en parle avec Vincent. Bonsoir Vincent.

Vincent Rességuier (journaliste)

Bonsoir Madeleine.

Madeleine Blais-Morin

Cette émission sera la plus longue jamais diffusée en France ?

Vincent Rességuier

Oui, elle se poursuivra en continu jusqu’au 29 septembre. Des caméras stratégiquement placées, alimentées par panneaux solaires, équipées de vision nocturne, diffusent en direct sur la plateforme nationale de France Télévisions. Les téléspectateurs se retrouvent plongés dans la vie sauvage, avec les sons de la nature. Pas de musique, pas de montage. Écoutons l’initiateur de l’émission, Marc degli Esposito, de France 3 Paris Île-de-France.

Marc degli Esposito (France Télévisions)

On a voulu aller vers quelque chose de très dépouillé : des caméras installées dans la forêt de Rambouillet, qui filment 24 heures sur 24 pendant trois semaines. On captera le brame du cerf, mais aussi les moments où il ne se passe rien : un sanglier qui traverse, le vent dans les branches, l’eau qui coule. Et le clou du spectacle sera bien sûr le brame.

Vincent Rességuier

Le brame du cerf est très particulier, un cri puissant. À l’automne, des groupes vont l’écouter en forêt. Mais cette fois, on pourra y assister depuis son salon.

Madeleine Blais-Morin

Pourquoi France Télévisions se lance-t-elle dans cette aventure de télévision lente ?

Vincent Rességuier

Marc degli Esposito s’est inspiré d’une émission suédoise du réseau public SVT. Depuis six ans, chaque printemps, ils diffusent la migration des élans. Des caméras au bord d’une rivière filment en continu, et c’est devenu un immense succès : d’un million de vues il y a six ans à 12 millions au printemps dernier. Les gens en parlent à la machine à café, en famille, et commentent en ligne. C’est une sorte de téléréalité… au ralenti, avec des animaux. Les spectateurs apprécient la sérénité qui s’en dégage.

Marc degli Esposito

L’idée, c’est de prendre le contre-pied absolu de la télévision actuelle, très scénarisée, même dans la téléréalité. Ici, aucune scénarisation. Ça répond à un besoin d’apaisement, à l’opposé du clash et de la polarisation qu’on voit partout.

Vincent Rességuier

Il faisait référence à la crise politique en France. Mais les premiers succès de la télévision lente viennent de Norvège, dès 2009, avec un voyage en train de 7 heures à travers de magnifiques paysages. Ensuite, des croisières le long des fjords, diffusées pendant des centaines d’heures. Les Norvégiens se déplaçaient même le long du parcours pour apparaître à l’écran, et certains ne dormaient plus pour suivre l’événement. Bref, un succès énorme.

Madeleine Blais-Morin

Donc en Europe ça marche. Mais ici, au Québec, a-t-on des exemples ?

Vincent Rességuier

On connaît le fameux feu de cheminée. C’est un peu rudimentaire. Mais il existe aussi une télévision en ligne spécialisée : NOMADslow.tv, qui propose des programmes de relaxation, avec des paysages et des musiques planantes. Cela s’inscrit dans le mouvement du ralentissement. Écoutons son fondateur, Jason Rodi.

Jason Rodi (cinéaste, fondateur de NOMADslow.tv)

On retrouve cet effet dans la nature : notre attention n’est pas fixée sur une seule chose, mais sur l’air, les sons, l’ambiance qui nous entourent. On est très présents, concentrés si on veut, mais avec une attention diffuse. C’est ce qu’on appelle la fascination douce. Des études dès la fin des années 80 ont montré que ça aidait à la concentration.

Vincent Rességuier

Son prochain programme est attendu dans les prochaines semaines : des caméras installées à bord des trains de VIA Rail, qui montreront les plus beaux paysages du Canada.

Vincent Rességuier, Journaliste pour Radio Canada